Le championnat d’Endurance de tourisme «24H Touring Car Endurance Series Europe» n’a pas encore pris fin que, déjà, il livre son verdict: le Bâlois Miklas Born est sacré vainqueur! Effectivement, en remportant les 12 Heures de Sicile (09-11 octobre), le jeune pilote suisse tout juste âgé de 18 ans s’est assuré suffisamment de points au classement pour décrocher le titre 2020 de la discipline. Le Suisse a en effet terminé premier des 24 Heures de Portimão (12-14 juin), deuxième des 12 Heures de Monza (10-11 juillet), deuxième des 16 Heures de Hockenheim (04-06 septembre). Ou, autrement dit, le Bâlois a terminé toutes les épreuve sur le podium, même lors de sa première course au volant de sa voiture de tourisme, une VW Golf GTI TCR engagée par le team Autorama Wetzikon. C’était en janvier dernier, lors des 24 Heures de Dubaï, que Miklas Born terminait à une remarquable 3e place!
Impressionné par les exploits de ce rookie, le patron de l’écurie Autorama, Stefan Tanner, ne tarit pas d’éloges sur lui: «De la première course à Dubaï jusqu’à aujourd’hui, Miklas n’a pas commis la moindre erreur. Mieux, il s’est toujours montré très sûr de lui, et ce même dans les situations difficiles! Cela fait vraiment plaisir de décrocher le titre avec un pilote aussi jeune et talentueux!»
Reconnaissant et croyant
Incontestablement, Miklas Born a quelque chose de spécial. Soutenu par «Basel Talents» et notamment suivi par la Championne du Monde et d’Europe de VTT, Katrin Leumann, le Suisse avait intégré l’an dernier la Swiss Rookies Motorsport Academy. C’est d’ailleurs son président, Markus Häfliger, qui avait donné au Bâlois, alors pilote de karting, l’opportunité d’essayer une Formule BMW. Un run convaincant qui a permis au jeune-homme de se faire remarquer par le team Autorama. Miklas Born est très reconnaissant de ce soutien. D’ailleurs, lors de notre interview, le Suisse a demandé avec une certaine humilité s’il pouvait mentionner ses fidèles sponsors, qui sont Aichele Medico AG à Aesch et Citton AG à Bâle.
D’idoles, le pilote n’en manque pas. De l’octuple Champion du Monde de moto, Marc Márquez, le Suisse explique, par exemple, pouvoir «apprendre énormément de choses, sur la manière dont il gère sa carrière ou encore comment il se présente dans les médias.» Cela dit, pour Born, le pilote le plus emblématique reste Ayrton Senna: «Un pilote de course grandiose. Mais, ce qui me fascine tant avec Senna, c’est sa foi en Dieu.» Miklas Born le dit sans détour: il est très chrétien, et ce même s’il sait «que cela ne cadre pas vraiment avec l’idée que l’on se fait du monde du sport automobile, bruyant et effréné.»
Une promotion relativement aisée
Pour Born, la transition entre le karting et la voiture de course s’est faite sans anicroche. «Bien sûr, la différence est énorme. Mais, je me suis globalement très vite senti à mon aise. Une auto est plus lourde que le kart, qui reste, selon moi, beaucoup plus nerveux. Dans une voiture de course, tout est bien plus soft et plus lent, d’autant plus avec les aides à la conduite», explique Miklas Born, en se rappelant ses premiers kilomètres au volant de la Volkswagen Golf GTI TCR sur le circuit de l’Anneau du Rhin, à quelques kilomètres de sa ville natale. Le Suisse continue: «L’équipe d’Autorama m’a énormément aidé à m’adapter. Lors de la première course à Dubaï, j’étais plutôt nerveux, je n’avais guère d’expérience. Mais les gars ont fait un super boulot et, grâce à eux, je n’ai cessé de me développer, pour finalement décrocher le titre.»
Et il n’y a pas que la voiture qui a évolué. Jadis, en karting, Christian Born était l’un des rares à accompagner son fils partout. Désormais, chez Autorama, c’est toute une équipe qui est derrière le pilote. Un changement radical qui n’a pas été un problème pour Born: «En karting, j’étais tout seul au volant. Aujourd’hui, lors des courses d’Endurance, je découvre de nombreux nouveaux aspects intéressants. Cela m’aide énormément en tant que pilote.»
Du fait qu’il partage son cockpit avec un équipier, le Suisse doit accepter de faire des compromis quant aux réglages de l’auto. Cela dit, «grâce à mon team, j’ai la possibilité d’apprendre énormément, qui plus est lorsque la course dure longtemps. C’est là l’avantage des compétitions d’Endurance. J’apprends par exemple à gérer mes pneus durant toute une course.» Apprendre est très important pour Born. Et pour cause, son but est de passer pro, «sans doute en GT». Mais «c’est aussi une question de budget.» Cela, dit, le jeune loup peut déjà compter sur l’aide d’un nouvel ange gardien, un vieux renard de la course, Yannick Mettler, qui a lui-même une immense expérience des voitures de tourisme, des GT et de l’Endurance. Il y a fort à parier, Mettler ne se fera pas prier pour dire que Miklas Born a vraiment quelque chose de spécial.