Baisse de la consommation de carburant, érosion du parc de voitures thermiques, les taxes sur l’essence ne suffiront bientôt plus à financer les infrastructures. C’est pour faire face à ce scénario que la Coupole fédérale planche sur un nouveau modèle de financement pour la route et les transports en commun. Pour l’heure, l’idée en vogue est le Mobility Pricing, une taxation de la mobilité au kilomètre. En gros, plus on roule, plus on paie. Le problème, c’est que la Confédération – en l’état actuel des choses – veut assortir le financement d’un instrument de régulation du trafic. A savoir taxer plus cher ceux qui empruntent la route ou le rail aux heures de pointe.
Passons sur le volet «régulation du trafic» par la surtaxation des pendulaires, une idée détestable et inacceptable, car fondamentalement antisociale; intéressons-nous plutôt au volet «financement» du Mobility Pricing. L’instauration d’une taxation au kilomètre passera par l’installation de tachygraphes connectés dans chaque auto, qui enverront chaque kilomètre parcouru à des serveurs de la Confédération. Vous frissonnez à l’idée de savoir que tous vos trajets seront stockés sur des serveurs? Nous aussi. Et la perte de tout anonymat sur la route n’est que le premier des problèmes du Mobility Pricing, à côté des infrastructures monstres qu’il nécessitera.
Pourtant, il existe un moyen simple de reléguer ce projet aux oubliettes, tout en continuant à financer la route: la taxation du kilowatt-heure pour la mobilité. En prélevant un impôt sur le courant, les voitures électriques – toujours plus nombreuses – apporteront aussi leur contribution nécessaire à des infrastructures qu’elles utilisent. La charge logistique se limiterait à mettre des compteurs sur les bornes de recharge privées et publiques.
Autre avantage, ce système respecterait le principe de proportionnalité. A savoir que ceux qui roulent beaucoup paieront plus; ceux qui préfèrent une grande auto luxueuse à une petite citadine seront davantage taxés via la consommation plus élevée.
Cela ne vous rappelle rien? Si, c’est exactement le même principe que celui en acte pour l’essence. A bien y réfléchir, la tarification au kilomètre existe déjà aujourd’hui. Sauf que celle-ci n’advient pas après coup, une fois les kilomètres parcourus, mais avant, au moment où vous faites votre plein d’essence. Du «mobility pricing pre-paid», si vous préférez. Alors, taxons le kilowatt-heure sur le même modèle. Cette idée nous évitera un monstre bureaucratique, à l’énorme potentiel de «flicage», qu’est le Mobility Pricing. Une idée simple, car déjà existante. Or, il n’y a rien de tel que la simplicité pour obtenir l’aval du peuple.
Que pensez-vous de la tarification de la mobilité? Est-il juste de surtaxer les pendulaires?
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