Parkhaus Halle 53, Katharina-Sulzer-Platz 4, Winterthur. C’est le lieu du rendez-vous qui a été fixé pour rencontrer Linda Fäh, Miss Suisse 2009, chanteuse et ambassadrice de Renault. Il fait beau en ce jour de printemps. Google maps, véritable ami, a guidé les pas de la journaliste jusqu’à la Katharina-Sulzer-Platz. Et puis pas de bol, il la laisse tomber. Google maps semble avoir le tournis. On le comprend. L’endroit est grandiose et ressemble à une succursale des studios hollywoodiens. D’un côté, une rangé d’immeubles sobres et modernes, de l’autre, la façade d’une ancienne usine Sulzer faite de briques couleur sable. Au centre, une immense allée qui se termine par un plan d’eau. Caramba, mais où est Linda?
Le numéro 4 est sur la droite, dans la rangée des immeubles neufs. Allons jeter un coup d’œil: une arrière-cour, des baies vitrées et de larges couloirs, mais pas de traces de l’ex Miss Suisse. Tentons notre chance de l’autre côté. Pour le coup, la Halle 53 de l’ancienne usine Sulzer, c’est Hollywood, mais en mieux. 5500 mètres carrés, 100 mètres de longueur, 40 mètres de largeur et 12 mètres de hauteur – transformés en immense garage. Qui dit mieux? Et cerise sur le gâteau, au loin, une blonde au volant d’une voiture. Personne n’a jamais dû se réjouir autant d’une telle apparition… Linda Fäh, enfin!
Elle est en plein «shooting» photo et vidéo. Pas de doute, à voir la variété de ses poses et expressions, la jeune femme est une vraie pro. Jean clair, pull à capuche gris et petit blouson en cuir: elle a l’uniforme propre en ordre de beaucoup de jeunes femmes. Même ses baskets à paillettes et son petit sac à dos rose sont validées par les «fashionistas». Le temps de terminer son travail d’ambassadrice, la voilà, souriante et prête à répondre aux questions. Bienvenue dans le monde enchanteur de Linda Fäh.
Sa voiture, «un havre de paix»
Au fait, quel genre de conductrice est-elle? «Je suis très sûre en voiture: je ne roule ni trop vite ni trop lentement. Disons que j’ai une conduite sportive.» En période hors coronavirus, elle parcourt entre 15 000 et 20 000 kilomètres par année. «Entre mes différents rendez-vous, les shootings et les concerts, ma voiture représente un havre de paix. Je m’y sens très bien et je conduis volontiers. J’écoute toujours de la musique, j’ai toujours de l’eau et quelque chose à grignoter avec moi.» Comme elle vit dans un village, à une petite trentaine de kilomètres de Zurich, les transports publics, ce n’est pas sa tasse de thé, sauf lorsqu’elle doit se rendre à Berne ou dans une autre ville: «Je prends alors la première classe, pour pouvoir travailler dans le train.» Sa contribution à la protection de l’environnement? Rouler en hybride. «Dans ma nouvelle Renault Mégane Grandtour E-Tech, j’ai un réservoir à essence et une batterie électrique. Je peux choisir quelle énergie utiliser. Je peux également choisir l’option automatique, qui fait tantôt appel au moteur à essence ou aux moteurs électriques. La production de CO2 sera ainsi réduite.»
Linda Fäh raconte que l’an dernier, en période de semi-confinement, son mari a aussi décidé de faire un geste pour l’environnement: il a échangé son SUV contre une Renault Zoe, une citadine électrique. «Il connaît bien la marque. Il a travaillé quelques années comme conseiller à la clientèle chez Renault.» Pourquoi ne pas carrément passer à une voiture pour deux alors? «Il est manager et va visiter des clients, mais peut-être que dans le futur, il n’en aura plus besoin.»
Actuellement, comme pour de nombreux artistes, la vie n’est pas facile pour Linda Fäh. Chanteuse, la jeune femme est également présentatrice. Mais la crise sanitaire est passée par là. Adieu jubilés, assemblées générales, défilés de mode, concours mondial des métiers, «events» organisés par des banques ou des entreprises. Beaucoup de concerts – normalement, elle en donne 30 à 50 par an – sont également tombés à l’eau. «J’en ai pleuré quelques fois. Tout le travail que j’accomplis, c’est pour entendre les applaudissements et voir la joie sur les visages des gens.» Elle a donc utilisé cette période de semi-confinement pour perfectionner sa technique à la guitare. «J’ai pris trois à quatre heures de cours online par semaine avec Marc Portmann.»
On l’aura compris, la musique, c’est sa passion. «Je chante depuis que je suis toute petite. Je suis née pour chanter et être sur scène.» C’est son père qui lui fait découvrir le «Schlager», cette pop aux paroles gentillettes, qui cartonne en Allemagne, en Autriche et en Suisse alémanique. «Il jouait du piano et de l’accordéon. Il avait un trio et il répétait chez nous, à la cave.» Elle apprend la guitare avant de se lancer dans des cours de chant. Chez les Fäh, il y a beaucoup de CD et Linda a grandi avec la schlager parade. «J’écoutais Francine Jordi, j’étais fan de Géraldine Oliver. J’aimais aussi la soul et la pop.»
C’est le titre de Miss Suisse 2009 qui servira de tremplin à cette ex-employée de banque pour lancer sa carrière de présentatrice et de chanteuse. Elle a d’abord fait des essais en studio, avec un producteur, pour voir dans quel style se lancer. «J’ai essayé de chanter en anglais, des chansons plus pop, mais ce n’était pas 100% mon truc. Mon type, ma voix, mon caractère correspondent au Schlager. Je me sens bien dans ce type de musique, je m’y sens comme à la maison.»
En 2013, elle rencontre le producteur Tommy Mustac qui fera démarrer sa carrière de chanteuse. Aujourd’hui, elle compte quatre albums (Toi ou personne, Tu peux voler, Battement de cœur et un best of) et à la fin du mois de mars, elle a sorti un single (Essayer les alliances). Elle travaille désormais avec un producteur allemand. Des étoiles dans les yeux, Linda Fäh raconte encore l’expérience faite aux côtés de Florian Silbereisen, une star allemande du genre, en 2019. «Il remplit des salles de 10 000 personnes tous les soirs. Durant plus d’un mois, j’ai pu chanter lors de vingt-six shows. J’ai franchi un palier, c’est comme une carte d’identité: désormais, beaucoup d’Allemands me connaissent.» Ce qui n’est pas le cas des francophones qui voient la «schlager musik» parfois comme une énigme embarrassante de la culture allemande pour public âgé. Linda Fäh n’en a cure. «Plein de jeunes aiment cette musique. Nous, les jeunes artistes, nous faisons une musique très moderne qui ne correspond plus aux anciens clichés.»
Proust avait son questionnaire. La Revue Automobile a le sien.
Permis de conduire
Nom Linda Fäh
Date de naissance 10. November 1987
Origine Benken (Saint-Gall)
Date du permis de conduire 09.06.2006
Lieu de résidence Samstagern (Zurich)
Profession Chanteuse, présentatrice, influenceuse
Revue Automobile: Prost, pour vous, c’est qui?
Linda Fäh: Je connais «Prost!» pour dire «Santé! », mais Alain Prost… J’ai peut-être déjà entendu son nom. Lorsque j’étais enfant, mon monde, c’était le ballet et la musique. Je voulais être une princesse.
Votre première fois en voiture?
Mon premier souvenir remonte à des vacances en famille. Nous ne prenions jamais l’avion. Nous allions toujours en voiture, en Italie ou en Croatie. Nous faisions beaucoup de jeux en utilisant le paysage. Mes parents conduisaient déjà une Renault. J’ai grandi avec cette marque.
Votre première voiture?
A 18 ou 19 ans, une VW Polo, mais pas pour longtemps. Comme j’ai gagné le concours de Miss Südostschweiz (Suisse du sud-est), j’ai gagné le droit de conduire un cabriolet Opel. J’ai dû le rendre après une année, j’étais un peu triste. C’est pour ça que j’ai participé à l’élection de Miss Suisse (elle rit), pour gagner une voiture.
Aujourd’hui, vous roulez en?
Depuis quelques semaines, je roule en Renault Mégane e-Tech Plug-in hybride. Cela fait bientôt un an que je suis ambassadrice de la marque et c’est mon troisième modèle. Celui-ci, je vais le garder un moment. C’est bien de respecter l’environnement.
Votre voiture de rêve?
Je conduis des voitures sponsorisées depuis 15 ans. J’ai eu des véhicules tellement super entre les mains. Je n’ai pas de voiture de rêve. C’est l’ensemble qui doit jouer.
Le plus fameux de vos périples en voiture?
Il n’y en a pas qu’un. C’est tout simplement partir sur la route des vacances. A chaque fois, je me réjouis tellement. Avec mon mari, nous partons volntiers dans les Cinque Terre ou sur la Côte d’Azur.
Un cauchemar en voiture?
Un embouteillage d’une heure. Comme je bois beaucoup – j’ai toujours ma gourde avec moi – je dois souvent aller aux toilettes. En Allemagne, cela m’est arrivé une fois, j’étais bloquée dans un embouteillage, j’ai dû sortir de ma voiture et courir dans une forêt tout proche. C’était terrible.
Au volant de votre voiture, vous vous sentez…
Comme à la maison. Il faut dire que je suis beaucoup en route en Suisse, mais également en Allemagne et en Autriche. Je répète mes chansons ou mes textes à haute voix, dans ma voiture.
Vivre sans voiture?
Ce ne serait pas possible. Je me déplace aussi en train pour de longs trajets et si je n’ai pas beaucoup d’affaires avec moi. Ma voiture est toujours pleine: j’ai toujours beaucoup de costumes pour la scène ainsi que des produits, comme des CD et des t-shirts avec moi. Ce sont mes parents ou ma sœur qui m’aident à les vendre, après les concerts.
Le 30 km/h dans toutes les villes suisses, une bonne idée?
Je ne peux pas répondre par oui ou non. Dans les quartiers d’habitations et vers les écoles, oui, mais partout dans les villes, on n’arriverait plus à destination, on aurait besoin de 28h par jour…
Les voitures sans conducteur: bonheur ou frustration?
Je pourrais bien m’habituer à avoir un chauffeur, mais que le chauffeur soit la voiture elle-même…Il faut vraiment faire confiance à la technique. Cela pourrait être le futur. De façon générale, je dois m’habituer à la nouveauté. J’ai d’abord besoin d’une phase d’observation avant de me lancer.
Qui prendriez-vous à coup sûr en auto-stop?
Roger Federer.
Et qui surtout pas?
Donald Trump. Pas besoin de donner d’explication, j’imagine.