Cela peut paraître étrange, mais pour Audi, la course à la puissance, c’est du passé ! Comme sur la dernière RS 3, les sportives de classe moyenne RS 4 Avant et RS 5 n’ont pas gagné le moindre cheval supplémentaire. En revanche, avec le pack Competition, les ingénieurs se sont attaqués à presque tous les autres composants directement ou indirectement liés au plaisir de conduire. Leur travail se remarque évidemment dès le démarrage, avec la possibilité de choisir le mode de conduite S-Dynamic. Toutefois, les Pirelli P Zero Corsa optionnels ou les sièges baquets trahissent le surcroît de sportivité avant même de mettre le contact. Ceci dit, une grande partie de ce qui constitue le package Competition ne se voit pas au premier coup d’œil.
Modifications significatives
Audi souligne que ce pack n’a pas été créé dans l’intention de faire de la RS 4 et de la RS 5 des pistardes ultimes. En effet, elles doivent conserver leurs qualités d’autos utilisables au quotidien, tout en augmentant le plaisir de conduite. Par exemple, après la mise à feu, le ralenti se stabilise à un régime un peu plus élevé que d’habitude. Afin que le conducteur profite de ce délicieux bourdonnement, huit kilos de matériaux isolants ont été supprimés entre le nouveau système d’échappement et l’habitacle! Parmi les autres éléments «cachés», notons les nouveaux amortisseurs combinés filetés; dans le pack Competition Plus, la détente et la compression sont réglables grâce à la clé fournie. Reste à savoir si les propriétaires potentiels sont conscients du fait que la suspension filetée permet en premier lieu de régler correctement la charge sur chacune des roues, ce qui nécessitera d’autres outils qui ne sont pas compris dans le package.
Prendre du plaisir
Il est temps de faire parler la poudre et de voir ce que tout cela donne sur la route. L’un des premiers constats que l’on peut faire concerne les changements de rapports de la boîte de vitesses. Désormais, même en mode automatique, celle-ci laisse monter l’aiguille du compte-tours jusqu’au rupteur avant de passer la suivante. De plus, Audi affirme que les temps de changement ont été réduits. Effectivement, même lorsque l’on conduit de façon pas trop agressive, on remarque que les transitions sont relativement brusques mais, comme promis, très rapides. En outre, la répartition de la puissance entre les roues a été reprogrammée, de manière à mettre davantage l’accent sur le train arrière. En virage, après avoir coupé les gaz, le postérieur se déplace vers l’extérieur de manière très contrôlable. Quant à la transmission quattro, elle est utile lorsque l’on réaccélère pour sortir de la courbe et que la voiture se dirige immédiatement là où vous avez porté le regard.
A propos de la direction, grâce à une démultiplication encore plus incisive, la voiture suit le moindre mouvement de la main. Néanmoins, lors des longs trajets, cela s’avère un peu pénible. Les sièges permettent de faire corps avec la monture, mais contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ils sont restent agréables même en passant de longues heures sur l’autoroute.
Au terme de ce premier contact, nous avons constaté que les RS 4, RS 5 et RS 5 Sportback fraîchement affûtés sont efficaces sur circuit. Elles ne sont pas des poids plume et, avec leurs pneus de gros calibre, elles manquent d’agilité. Leur point fort est à chercher dans la belle réponse à l’accélérateur, l’harmonieuse mélodie de l’échappement, les changements de vitesse exécutés au bon moment, sans qu’il soit nécessaire d’intervenir soi-même. Si l’on ajoute à cela une puissance de freinage constante, on obtient des autos qui mettent en confiance. Audi atteint ainsi exactement ce qui était l’objectif du pack Competition: générer plus de plaisir en conduite sportive tout en laissant de côté la chasse au chronomètre et aux classements. Mission accomplie!