Une même lettre, mais une signification radicalement différente, emblématique du changement d’époque. Le «E» de l’acronyme GSE signifiait autrefois «Grand Sport Einspritzung», à une époque où l’injection faisait sensation. Aujourd’hui, cette technologie – qui garantissait davantage de puissance et une consommation moindre, par rapport aux carburateurs – est devenue la norme. Opel a toutefois exhumé cet acronyme, avec le «E» signifiant désormais «Electrified»; le badge orne les Astra (y compris Sports Tourer) et Grandland haut de gamme. C’est toutefois le Grandland qui a la main côté cavalerie, puisque le SUV compte 300 canassons au total, grâce au moteur électrique sur l’essieu arrière. L’Astra GSe doit se contenter de 225 chevaux. Des valeurs identiques à celles des Peugeot 308 et 3008, et pour cause: les compactes françaises et allemandes partagent la même plateforme, dénommée EMP2. L’Astra peut compter sur un autre atout, en plus de cette base qui a largement fait ses preuves dans le groupe Stellantis: elle se pare d’une robe séduisante, et bénéficie d’un intérieur soigné et bien conçu.
Le petit plus
Par rapport aux versions hybrides rechargeables standard, les GSe offrent des chevaux en plus, quelques retouches esthétiques, une direction plus directe et l’adoption d’amortisseurs Koni. Il suffit de quelques kilomètres à bord de l’Astra GSe pour constater comment les ingénieurs de Rüsselsheim ont réussi à pimenter leur compacte, sans exagérer. L’Astra GSe ne s’est pas transformé en néo-OPC, mais vise plutôt le compromis. Posée un centimètre plus près du sol que les autres versions, elle adopte quelques peintures de guerre évocatrices – comme un toit noir, peu importe la teinte de base retenue, ou des jantes inédites. Côté mécanique, plus que la fougue du 4-cyclindres, ce sont les nouvelles fonctionnalités de la propulsion hybride rechargeable qui suscitent la curiosité. Comme souvent avec les motorisations PHEV, on démarre en mode électrique. Le propulsion hybride se montre flegmatique sur les premiers tours de roue; le moteur thermique prend son temps avant d’entrer en action. Le déploiement de puissance n’a rien de sportif, mais s’apparente plutôt à un «dynamisme serein» pour reprendre le jargon marketing.
Dans la tradition du grand tourisme
Ces sensations sont assez similaires à celles ressenties au volant du Grandland, et c’est plutôt un compliment. On retrouve ainsi une poigne saisissante, un confort de conduite élevé et un quatre-cylindres raffiné, capable de bonnes relances même sans assistance électrique. Cette bonne harmonie mécanique ne correspond pas vraiment à l’appellation Grand Sport, mais plutôt à une certaine idée du grand tourisme. Après tout, les anciens modèles GS/E n’étaient pas très différentes, elles laissaient le rôle de sportives aux GTE. Cette nouvelle appellation GSe colle donc aux nouvelles arrivées, l’Astra se montrant par exemple d’une polyvalence remarquable: la compacte sillonne les grandes agglomérations dans le plus grand confort en mode électrique, et peut invoquer son moteur thermique pour les grands axes routier. On déplore toutefois le tarage de la direction, qui requiert plus d’effort sans apporter un véritable gain de précision en conduite sportive. A cela s’ajoute que l’Astra GSe ne parvient pas non plus à dissimuler sa masse importante dans les enchaînements de virages rapides. Pas de quoi ternir une impression globale très favorable, preuve que la marque au blitz est à nouveau sur la bonne voie.
Vous trouverez la fiche technique de ce modèle dans la version imprimée et dans l’e-paper.