Partout dans le monde, il est plutôt rare de pouvoir traverser la mer en voiture. En Norvège, c’est pourtant possible. Le tronçon d’environ 8,5 kilomètres de la Route de l’Atlantique, situé entre Vevang et Karvag, enjambe l’embouchure du fjord de Kornstad en passant par de nombreux îlots et petites îles. Pour laisser passer les bateaux, la route s’élève en une courbe spectaculaire entre deux îlots éloignés. Le niveau d’aménagement de la route numéro 64, ouverte en 1989, est excellent. Elle mène jusqu’à Kristiansund, qui est reliée au continent par un tunnel sous-marin à la fin de la Route 64.
Les distances sont perçues très différemment en Norvège. Pour atteindre l’autre rive d’un fjord, par exemple, il n’est pas rare de devoir rouler deux ou trois heures. Heureusement, il existe souvent de nombreuses liaisons par ferry ou via des ponts et des tunnels. «Vite faire un saut au magasin du coin» est une expression qui n’existe ici que dans les grands centres urbains. Malgré ces particularités géographiques, de nombreux Norvégiens font déjà confiance à la voiture électrique.
Une longueur d’avance
Effectivement, la Norvège est le pays où la mobilité électrique est la plus avancée au monde. Là-bas, les bornes de recharge dédiées à ce type de véhicules sont omniprésentes, à l’instar des véhicules qu’elles rechargent. Effectivement, sur place, on croise constamment des automobiles électriques. Et pas seulement dans les grandes villes, mais aussi dans les villages et les villes plus reculées. Fin 2022, le pays des fjords dénombrait pas moins de 817 000 véhicules «enfichables» que sont les PHEV et autres BEV. Parmi eux, plus de 600 000 sont des véhicules à batterie. Ce chiffre représente un peu plus de 20 % du parc automobile total. La Norvège a le taux de VE le plus élevé par habitant et, avec environ 5600 stations, l’un des réseaux de recharge rapide les plus denses. Mieux – ou pire selon les avis –, à partir de 2025, tous les nouveaux véhicules immatriculés auront pour obligation d’être neutres en CO2.
Cette obligation s’explique en partie par le fait qu’en Norvège, l’énergie électrique provient presque à 100 % de sources renouvelables, principalement d’origine hydraulique. Effectivement, bien qu’elle soit le plus grand producteur de pétrole d’Europe occidentale, la Norvège ne se sert des énergies fossiles que dans les secteurs de l’industrie, de la chimie et, pour un petit temps encore, des transports. Non, elle n’utilise même pas de pétrole pour se chauffer. Mais en quoi tout cela a-t-il un rapport avec le VW Touareg restylé?
À la découverte du Touareg
Eh bien, c’est en Norvège que Volkswagen a fait découvrir les améliorations – subtiles, il est vrai – apportées à la plus grande, la plus chère et aussi la plus puissante des voitures de tourisme de la firme de Wolfsburg. Qui n’est disponible que dans des versions essence et Diesel, voire hybrides. Parmi ces dernières figurent le Touareg R de 340 kW (467 ch). Si ce dernier fait un peu regretter le V8 Diesel, fort de ses 1000 Nm et disparu il y a deux ans, il profite néanmoins d’indéniables atouts. Au volant d’un Touareg R, le conducteur roule un temps sur la batterie (51 km selon le cycle WLTP), avant de brûler du pétrole. Bien installés sur des sièges imposants, nous sommes largement à l’abri des influences de la route grâce à la suspension pneumatique. Les nuages s’enchaînent et octroient parfois aux rayons de soleil le droit de passer. Ce qui surprend, c’est la quasi-absence du parfum de la mer, seule la fraîcheur de l’air ayant soufflé sur l’eau nous plonge dans un léger état d’ivresse.
Evoluant au milieu de ces éléments déchaînés, le Touareg, solide et robuste, confère à ses occupants un sentiment de sécurité bienvenu. Au cours des cent dernières années, la robustesse des habitacles n’a cessé d’aller croissante, d’autant plus depuis l’apparition des carrosseries en acier au milieu des années 1920. Bref, cela fait un siècle que les automobiles s’améliorent dans l’art de l’hospitalité. Avec ses sièges massants et ses différentes zones de climatisation, son dispositif de divertissement à bord, mais aussi ses assistants de sécurité, la voiture est aujourd’hui le meilleur compagnon qui soit. D’ailleurs, les véhicules modernes sont même capables d’appeler les secours si leur conducteur le met dans le fossé. Pas rancuniers, hein?
Bien qu’il file et avale les kilomètres, l’aiguille de la jauge à carburant du Touareg ne bouge guère. Et le chauffage de souffler de l’air chaud et agréable. Pas trop chaud non plus, car il fait bon vivre en ce milieu d’automne, en Norvège. Il fait encore jour, mais le soleil ne va pas tarder à se coucher.
La voiture à combustion moderne a atteint un degré de fiabilité difficile à égaler. C’est du moins l’impression que nous avons eue en parcourant les fjords, les cols et les montagnes de Norvège. L’idée de ne pas devoir se soucier de l’autonomie et des temps de chargement lorsque vient le moment de faire le plein de carburant est agréable. Ce système, nous le connaissons parfaitement, et il fonctionne probablement mieux que jamais.
Gagner du temps
Le Touareg remanié est équipé de nouveaux feux matriciels haute résolution dont les 38 000 cellules LED sont capables de projeter des signes lumineux sur la chaussée (nous y reviendrons la semaine prochaine dans le cadre d’un article technique). Autre particularité, le logo VW s’allume désormais, en blanc à l’avant et en rouge à l’arrière, du moins là où ce gadget est autorisé. En Europe, seul le logo arrière s’allume. Et pour cause: la taille du logo que l’on peut illuminer est limitée par le législateur. Or, le diamètre du badge frontal doit être suffisamment grand pour accueillir le radar du régulateur de vitesse adaptatif. VW n’est pas le premier constructeur à proposer un logo illuminé. L’enseigne britannique Wolseley possédait déjà des badges de radiateur lumineux, tout comme Pontiac avec une tête d’Indien éclairée sur le capot dans les années 1940; et DeSoto avec la tête du conquistador Hernando DeSoto, qui a découvert le Mississippi et qui a donné son nom à la marque. Mais toutes ces marques ont aujourd’hui disparu. Le Touareg, lui, est là, ici et maintenant, il fait parfaitement son office. Et il n’a pas besoin d’un logo illuminé pour briller.
Un Touareg bien thermique
Comme déjà dit, le Touareg reste disponible en version Diesel, et ce à deux niveaux de puissance: 170 kW (231 ch) et 210 kW (286 ch). Ce bloc est utile pour tous ceux qui font de leur véhicule un usage utilitaire et qui ne savent pas à l’avance si leur journée de travail sera longue ou courte. Le Diesel se révèle efficace dans toutes les situations, avec une consommation modérée et l’avantage d’une grande flexibilité d’utilisation. Il est d’ailleurs idéal pour sortir un bateau de l’eau et pour le transporter sur une remorque par voie terrestre.
VW serait bien avisé de conserver son Touareg en version thermique le plus longtemps possible. Car c’est justement dans sa version la plus populaire que le châssis MLB evo, qui sert non seulement de base au Touareg, mais aussi à l’Audi Q7, au Porsche Cayenne, au Bentley Bentayga et au Lamborghini Urus, qu’il est le plus pertinent. Bien sûr, le terme populaire est un peu galvaudé; avec un prix de base de 85 400 francs, le Touareg n’est pas vraiment à la portée de toutes les bourses. Il n’empêche, il offre beaucoup, sans doute autant que ses cousins premium, bien évidemment beaucoup plus chers. Et avec lui, vous hésiterez moins à vous aventurer en dehors de l’asphalte.
En Norvège, le Touareg est parvenu à prouver que les véhicules thermiques étaient mieux adaptés à la vie et aux environnements rudes, et ce indépendamment de ce que peuvent bien penser les habitants!