Le tarif n’est pas compliqué: 100 francs les 100 kg, c’est le montant de l’amende d’ordre si l’on roule dans la circulation avec un véhicule surchargé. Et si le poids total dudit véhicule est dépassé de plus de 5 %, il faut s’attendre à une ordonnance pénale, donc à plus d’ennuis. Conduire en surcharge n’est pas une peccadille, cela comporte un risque pour la sécurité routière. Les caractéristiques de conduite en pâtissent et des problèmes structurels tels que des fissures au niveau du châssis ou des dommages aux pneus peuvent en résulter.
Les limites sont rapidement atteintes, en particulier pour les véhicules professionnels, comme les pick-up et les camionnettes. Parce qu’une «lame à neige» doit parfois être installée à l’avant d’un véhicule ou que des équipements très lourds nécessitent parfois d’être transportés dans une benne, il existe des solutions permettant d’aller au-delà des prescriptions du constructeur en matière de poids total autorisé en charge (PTAC).
Augmentation de charge, niveau 1
Dépendamment de la surcharge, il existe deux niveaux de modifications différents. Ils sont désignés «Stage 1» et «Stage 2». Au «Stage 1», les valeurs limites de poids que peut soutenir chacun des essieux sont exploitées au maximum. Pour mesurer sa sécurité de fonctionnement, le véhicule testé est chargé au maximum que peuvent supporter les deux essieux. L’auto, qui est ensuite équipée de systèmes de mesure, passe différents examens de dynamisme. La conduite en ligne droite est testée, tout comme le comportement en virage ou dans les changements d’appui. Pour ce dernier test, le véhicule négocie un slalom. L’évaluation subjective du comportement de conduite est analysée et interprétée à l’aide de mesures. Parmi celle-ci figurent les vitesses pratiquées et les accélérations transversales. Les prescriptions règlementaires en matière de freinage doivent également être respectées. Avec son poids supplémentaire, le véhicule ralentit-il encore conformément aux normes? Les capteurs fournissent ici des données qui permettent de comparer les décélérations avec les valeurs limites prescrites par la loi. Outre la capacité de décélération du frein de service, l’effet de freinage à chaud, le frein auxiliaire ainsi que la simulation d’une défaillance du circuit de freinage sont examinés.
En cas de comportement de conduite incontrôlable, des améliorations doivent obligatoirement être apportées; cela peut par exemple signifier la pose d’un meilleur système de freinage. En ce qui concerne le logiciel, une reprogrammation de l’ESC peut permettre une réaction plus rapide pour améliorer la stabilité de conduite. Si les analyses du comportement routier et de l’effet de freinage sont positives, les organismes de contrôle accrédités peuvent délivrer une nouvelle homologation.
Augmentation de charge, niveau 2
Le «Stage 2» consiste à augmenter la charge au-delà des prescriptions du constructeur. Pour cela, des modifications techniques plus poussées sont requises. Elles consistent par exemple à utiliser des composants de châssis renforcés ou une suspension pneumatique afin de pouvoir faire face aux charges plus élevées. Pour l’organisme de contrôle, des mesures de résistance en conduite dynamique sont nécessaires, en plus des examens relatifs au «Stage1». Pour ces mesures, des jauges de contrainte (DMS) aident à déterminer la charge sur la structure du véhicule. Les jauges de contrainte possèdent de petites grilles de mesure qui transforment les données physiques – dans ce cas, la force en traction/compression –, en une valeur mesurable. La grille de mesure réagit de manière très sensible à l’influence d’une force extérieure par une différence de résistance qui, combinée aux propriétés du matériau, permet d’obtenir des informations précises sur la tension à laquelle est soumise le matériau. Une évaluation des tensions déterminées, ainsi qu’un calcul de la durée de vie, permettent de savoir si les points de mesure résistent aux fortes contraintes ou si une amélioration doit être apportée. Si toutes les analyses sont positives, une confirmation correspondante peut être établie avec les caractéristiques du rééquipement technique et les nouveaux poids assurés. Celle-ci doit être présentée au service des automobiles compétent pour l’immatriculation du véhicule, afin que les nouveaux poids garantis puissent être inscrits sur le permis de circulation.
A noter que votre véhicule ne devra pas nécessairement souffrir lors ces transformations, certains carrossiers spécialisés, ayant déjà effectué les tests auparavant, proposent de modifier et homologuer votre véhicule à votre place. En fonction des pièces à modifier, une transformation «Stage 1» coûte environ 8000 francs et une transformation «Stage 2» environ 19 000 francs.