SOMMAIRE RA N°21/2016 (26.05.2016)
Édito
par Jérôme Marchon, rédacteur en chef
Presque toutes les marques proposent des modèles dits écologiques, qu’ils soient hybrides, électriques ou à gaz. Pour l’heure, la plupart de ces modèles ont un point commun: ils sont chers, voire très chers pour certains. A cause de coûts de développement élevés, certes, mais également à cause de nos politiques qui préfèrent grogner au lieu d’agir concrètement.
Le temps presse car, à compter de 2020, les nouveaux véhicules introduits sur le marché ne pourront dépasser 95 g/km d’émissions de CO2. Ceux qui ne respectent pas ces prescriptions en seront pour leurs frais avec des gros montants de pénalités à payer – ou reporter sur la clientèle. Les marques françaises ou italiennes tirent pour l’heure leur épingle du jeu grâce à des motorisations de petite taille aux faibles émissions. Ce qui n’est pas nécessairement le cas des marques allemandes ou anglaises de SUV en particulier. Des investissements colossaux en innovation sont en cours pour ne pas se retrouver coincés d’ici à 4 ans.
Quand on pense propulsions alternatives, on pense souvent à l’électricité. Sans entrer dans le débat de comment est-ce que l’électricité qui remplit vos batteries est fabriquée (renouvelable, nucléaire, gaz, charbon?), la technologie elle-même montre ses limites. Lourdes, chères, grandes et contraignantes à l’utilisation, les batteries n’offrent, pour beaucoup, que des autonomies limitées. Pire, la technologie évoluant à vitesse grand V, une auto à la pointe du progrès aujourd’hui sera obsolète dans 5 ans. A ma connaissance, un seul constructeur de voitures hybrides garantit aujourd’hui que sa production sera évolutive au fil des progrès techniques. C’est-à-dire qu’une auto de 2016 pourra être mise au goût du jour en 2026 avec les dernières technologies.
Car en l’état actuel des choses, le conducteur soucieux d’écologie qui achète aujourd’hui une voiture électrique se fait avoir deux fois. Il paie son auto une fortune. Dans 5 ans, il ne récupérera rien de son investissement et devra très probablement s’acquitter de taxes pour le recyclage des batteries. Sans parler d’une possible imposition de l’électricité utilisée à des fins de carburant qui serait en train d’être imaginée…
Alors oui, certains cantons exonèrent ou abaissent les taxes d’immatriculation pour les voitures qui rejettent une quantité minime de CO2. C’est déjà un début, mais pas suffisant!
Parmi les alternatives crédibles et faciles d’utilisation, il y a le gaz naturel. Nous vous proposons d’ailleurs l’essai de la Skoda Octavia G-Tec, qui utilise ce carburant aux côtés de l’essence. Le gaz naturel est la ressource fossile la plus «propre», capable de remplacer l’essence et le diesel. Elle ne produit pratiquement pas de particules fines et diminue les rejets de CO2 de 12% par rapport au diesel et 27% par rapport à l’essence. Celui qui roule au gaz compressé pollue donc moins tout en diminuant sa facture à la pompe. D’un point de vue mécanique, le principe ne nécessite pas de gros investissements, la technologie repose toujours sur le moteur thermique. L’inconvénient est que le réseau de stations à gaz actuel est peu touffu et le nombre de modèles disponibles, assez restreint. Pourquoi ne pas mettre en place une vraie politique incitative autour de ce carburant?