Revue Automobile: Oliver Blume, quel regard portez-vous sur l’aventure Porsche en LMP1?
Oliver Blume: C’est une journée chargée en émotions. Bien que les enjeux du championnat soient déjà fixés depuis Shanghai, je me réjouis de la course de ce soir (ndlr: notre interview a été réalisée juste avant la dernière manche du championnat du monde d’Endurance (WEC), qui s’est déroulée le 18 novembre dernier à Bahreïn). Une fois que nos voitures auront franchi la ligne, ce sera le terme d’un processus qui aura duré 4 ans, couronné de nombreuses victoires, et au cours desquelles nous avons beaucoup appris. Rien n’est joué avant le drapeau à damiers, même si vous êtes le favori, aux 24 Heures du Mans en particulier. Les connaisseurs disent que vous ne gagnez pas Le Mans, c’est Le Mans qui vous laisse gagner. Et il y a aussi les amitiés tissées tout au long de cette aventure, que ce soit à l’intérieur du team avec nos pilotes, nos ingénieurs et l’ensemble de nos collaborateurs ou avec les autres teams. Nous partageons tous la même passion.
Que restera-t-il de l’expérience LMP1 avec l’engagement en formule E?
Pour Porsche, il est indispensable d’innover en sport automobile. Aujourd’hui, l’avenir de l’automobile se conjugue aussi avec l’électricité et l’innovation est essentielle dans ce domaine nouveau. Nous allons bien sûr utiliser les compétences que nous avons développées en LMP1 pour les appliquer aussi en formule E.
Mais les possibilités de développement en formule E sont pour l’heure encore restreintes.
Le sujet du développement de la voiture a été abordé dès le début de nos négociations avec Alejandro Agag (ndlr: le promoteur de la formule E) avant de confirmer notre entrée dans la discipline. Lorsque nous nous investissons dans une compétition, c’est pour la gagner. Mais ce que nous voulons également, c’est que le niveau de compétition soit relevé. Avec les marques qui investissent la formule E, le potentiel est énorme. C’est aussi ce qui motive notre team.
Est-ce que l’ADN de Porsche va changer avec l’électromobilité ?
La 911 est notre produit phare et le restera. Ce qui fait le succès de notre marque, c’est notre capacité à décliner certaines des caractéristiques de la 911 sur nos autres modèles. La Panamera ou le Cayenne, par exemple, partagent de nombreux aspects avec la 911, comme leur faculté à la conduite sportive. Dans le futur, l’électricité ne changera rien à l’ADN de Porsche. Elle permet cependant de délivrer de la performance d’une manière nouvelle. Par exemple, la Panamera la plus puissante est la Turbo S e-Hybrid. Les émotions que transmet une Porsche à son conducteur doivent demeurer et les premiers retours des tests de la Mission-E le confirment: elle se comporte comme une vraie Porsche. Donc, même électrique, une Porsche reste une Porsche.
Quel futur réservez-vous à la 911?
L’an prochain, Porsche célèbrera ses 70 ans et nous mettrons l’accent sur la 911 avec de nombreuses surprises autour d’elle, dont l’arrivée d’une nouvelle plateforme à la fin de l’année.
Et une version hybride ?
La nouvelle plateforme est prévue pour accueillir la propulsion hybride, mais ce ne sera pas avec la première génération de la nouvelle 911.